Dans un mois, les Nuits Noires d'Aubusson 2011 débuteront. En douceur, le jeudi 9 juin, par une projection du Poulpe, de Guillaume Nicloux, en présence d'un des deux scénaristes, Jean-Bernard Pouy, qui présentera le film à une probable légion de lycéens ce soir-là. Nous reviendrons sur le détail du vendredi 10 juin en temps voulu, ainsi que du samedi 11.
Samedi 7 mai, les éditions Ecorce ont investi la librairie du centre d'art contemporain de Vassivière, en Limousin (plus exactement : Centre international d'art et du paysage).
Le site du centre est ici.
Architecture singulière, créée par feu-Aldo Rossi, construite en 1991, accueillant des expositions tout le long de l'année, dont certaines débordent parfois sur l'environnement du centre, à savoir une île de 70 hectares située sur un lac qui en fait 1000.
Adjacent au centre, un phare, conique, surnommé aussi "la cafetière", du sommet duquel on surplombe l'île. Le centre lui-même, de granit et de brique rouge, se compose d'une nef et de trois autres espaces d'exposition auxquels on accède en empruntant des escaliers étroits : l'atelier, la salle des études et le petit théâtre. La cafétéria, orientée plein sud, accueille également des installations de temps à autres, principalement en été.
Et si l'on s'enfonce dans la forêt par le nord ou l'ouest, c'est le parc aux sculptures qui s'ouvre à nous. Il fourmille d'oeuvres permanentes. A cet endroit atypique, on accède par un pont depuis l'est. Bien sûr, les milliers de personnes qui le franchissent chaque année ne le font pas uniquement pour se rendre au centre d'art, mais pour circuler sur l'île elle-même.
Samedi, il était donc question d'une rencontre entre l'art contemporain et le roman noir. Improbable ? Pas vraiment. Si le roman noir se définit souvent comme littérature témoin de son époque, c'est aussi le cas des expositions qui sont présentées au centre d'art. Et la littérature est loin d'être rare dans les créations en question. Pour mémoire, je citerais l'exposition The artist's library, présentée en 2008, réunissant des oeuvres de Joseph Kosuth, Thomas Hirschhorn, Claire Fontaine, Carole Bove, Dominique Gonzalez-Foerster, Nina Katchadourian, Maria Pask et Peter Wüthrich, dont le titre parle de lui-même.
L'installation de Joseph Kosuth, à Vassivière, en 2008.
Improbable pour rien au monde si l'on envisage d'explorer le champ de l'histoire de l'art à la recherche des relations qu'elle peut entretenir avec l'écriture. Et avec le roman noir ? Trois noms me viennent à l'esprit : Yann Tomas (et ses crimes sur commande), Jean-Michel Rabaté (pour son ouvrage Etant donnés : 1° l'art, 2° le crime - la modernité comme scène du crime) et Jacques Monory (pour ses tableaux qui donnent tous l'impression d'être tirés d'un film noir, version couleurs primaires). Il vous reste à entrer ces trois noms dans Google et à valider pour en savoir plus.
Yann Thomas, L'affaire de la rue Dautancourt, crime de Nathalie F.
Jacques Monory, Irena 2.
Inversement, côté roman noir, il arrive (trop rarement, peut-être bien) que des auteurs s'aventurent dans le monde de l'art, pour en tirer par exemple les chefs d'oeuvres Hérésie, de Charles Willeford, et Clara et la pénombre, de José-Carlos Somoza, ou encore Trois carrés rouges sur fond noir, de Tonino Benacquista, Le pape est dans une pièce noire et il hurle, de Dominique Cousin, ou Le voleur qui aimait Mondrian, de Lawrence Block.
Le rapport avec les éditions Ecorce ? Outre les arbres de l'île, ce lien évident donné plus haut : l'époque. Que nous y soyons acteurs ou figurants, nous y sommes tous situés quelque part, en mouvement. On peut bien entendu se dire sceptique à l'égard des créations qui en émanent, tous genres confondus, et souvent par ignorance, malheureusement, mais l'époque est bien là et elle file. Elle va très vite et il est fréquent que des oeuvres nous en disent davantage sur notre époque que les porte-paroles communément admis, ou nous le disent différemment – nous le montre plus attentivement, surtout, sans urgence, sans exclure le rêve et la poésie (auxquelles la dimension critique peut se faire un subtil plaisir de se joindre, quand ce n'est pas la parodie ; et c'est en l'occurrence le cas de l'exposition actuellement présentée au centre, de l'artiste galloise Bethan Huws, qui s'intitule Black and white animals). Mais encore faut-il oser franchir le seuil d'un lieu d'exposition et ouvrir des livres, bien entendu.
Samedi 7 mai, les éditions Ecorce ont investi la librairie du centre d'art contemporain de Vassivière, en Limousin (plus exactement : Centre international d'art et du paysage).
Le site du centre est ici.
Architecture singulière, créée par feu-Aldo Rossi, construite en 1991, accueillant des expositions tout le long de l'année, dont certaines débordent parfois sur l'environnement du centre, à savoir une île de 70 hectares située sur un lac qui en fait 1000.
Adjacent au centre, un phare, conique, surnommé aussi "la cafetière", du sommet duquel on surplombe l'île. Le centre lui-même, de granit et de brique rouge, se compose d'une nef et de trois autres espaces d'exposition auxquels on accède en empruntant des escaliers étroits : l'atelier, la salle des études et le petit théâtre. La cafétéria, orientée plein sud, accueille également des installations de temps à autres, principalement en été.
Et si l'on s'enfonce dans la forêt par le nord ou l'ouest, c'est le parc aux sculptures qui s'ouvre à nous. Il fourmille d'oeuvres permanentes. A cet endroit atypique, on accède par un pont depuis l'est. Bien sûr, les milliers de personnes qui le franchissent chaque année ne le font pas uniquement pour se rendre au centre d'art, mais pour circuler sur l'île elle-même.
Samedi, il était donc question d'une rencontre entre l'art contemporain et le roman noir. Improbable ? Pas vraiment. Si le roman noir se définit souvent comme littérature témoin de son époque, c'est aussi le cas des expositions qui sont présentées au centre d'art. Et la littérature est loin d'être rare dans les créations en question. Pour mémoire, je citerais l'exposition The artist's library, présentée en 2008, réunissant des oeuvres de Joseph Kosuth, Thomas Hirschhorn, Claire Fontaine, Carole Bove, Dominique Gonzalez-Foerster, Nina Katchadourian, Maria Pask et Peter Wüthrich, dont le titre parle de lui-même.
L'installation de Joseph Kosuth, à Vassivière, en 2008.
Improbable pour rien au monde si l'on envisage d'explorer le champ de l'histoire de l'art à la recherche des relations qu'elle peut entretenir avec l'écriture. Et avec le roman noir ? Trois noms me viennent à l'esprit : Yann Tomas (et ses crimes sur commande), Jean-Michel Rabaté (pour son ouvrage Etant donnés : 1° l'art, 2° le crime - la modernité comme scène du crime) et Jacques Monory (pour ses tableaux qui donnent tous l'impression d'être tirés d'un film noir, version couleurs primaires). Il vous reste à entrer ces trois noms dans Google et à valider pour en savoir plus.
Yann Thomas, L'affaire de la rue Dautancourt, crime de Nathalie F.
Jacques Monory, Irena 2.
Inversement, côté roman noir, il arrive (trop rarement, peut-être bien) que des auteurs s'aventurent dans le monde de l'art, pour en tirer par exemple les chefs d'oeuvres Hérésie, de Charles Willeford, et Clara et la pénombre, de José-Carlos Somoza, ou encore Trois carrés rouges sur fond noir, de Tonino Benacquista, Le pape est dans une pièce noire et il hurle, de Dominique Cousin, ou Le voleur qui aimait Mondrian, de Lawrence Block.
Le rapport avec les éditions Ecorce ? Outre les arbres de l'île, ce lien évident donné plus haut : l'époque. Que nous y soyons acteurs ou figurants, nous y sommes tous situés quelque part, en mouvement. On peut bien entendu se dire sceptique à l'égard des créations qui en émanent, tous genres confondus, et souvent par ignorance, malheureusement, mais l'époque est bien là et elle file. Elle va très vite et il est fréquent que des oeuvres nous en disent davantage sur notre époque que les porte-paroles communément admis, ou nous le disent différemment – nous le montre plus attentivement, surtout, sans urgence, sans exclure le rêve et la poésie (auxquelles la dimension critique peut se faire un subtil plaisir de se joindre, quand ce n'est pas la parodie ; et c'est en l'occurrence le cas de l'exposition actuellement présentée au centre, de l'artiste galloise Bethan Huws, qui s'intitule Black and white animals). Mais encore faut-il oser franchir le seuil d'un lieu d'exposition et ouvrir des livres, bien entendu.
Un grand merci à Guillaume et à Charlène pour leur accueil chaleureux.
Pour information, les romans Retour à la nuit, d'Eric Maneval, et Bois, de Fred Gévart, sont dorénavant disponibles à la librairie du centre d'art.
Pour information, les romans Retour à la nuit, d'Eric Maneval, et Bois, de Fred Gévart, sont dorénavant disponibles à la librairie du centre d'art.
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