mercredi 30 juin 2010

226 jours après sa sortie, le roman Retour à la nuit, mais plus particulièrement son auteur, Eric Maneval, fait encore parler de lui. En l'occurrence dans le numéro 6 de la revue L'indic qui vient tout juste de sortir. Pour en savoir un peu plus, rendez-vous ici. Pour en savoir beaucoup plus encore, rendez-vous . Pour tout savoir, contactez la bande de fondus qui vient de commettre ce numéro 6, précisément ici.

dimanche 27 juin 2010

30° sous un toit de tuile rouge exposé plein sud, à mettre un peu d'ordre dans le petit espace consacré aux éditions Ecorce. Etre éditeur ne consiste pas uniquement à produire des livres, mais à recevoir en premier lieu des quantités invraisemblables de paperasses dans des enveloppes, à remplir, à retourner sous des délais imposés, à classer dans des chemises cartonnées, à expédier sur-le-champ à la corbeille, à regarder de travers au quotidien, à lire et à relire parce que c'est un beau charabia administratif qui nous empoisonne l'existence.

Il arrive aussi que des manuscrits se glissent entre ces courriers.

Alors des moments de lecture s'imposent, qu'on reporte ou qu'on provoque dès que possible : 27° sous les branches d'un buddleia, armé d'un café et d'une cigarette roulée. Les geais et les merles dévorent les cerises (même pas mûres) et les fourmilières se propagent à une vitesse et sur un périmètre qu'on n'imagine pas, les mulots imprudents agonisent entre les crocs d'un gang félin.

Ces moments m'évoquent immanquablement la lecture de trois romans précis, que je vous recommande si vous êtes en quête d'écriture et de récits dont la moiteur s'incrustera dans la mémoire, avec des lieux et des personnages :

Laissez bronzer les cadavres, de JP Manchette et JP Bastid,
Cul-de-sac, de Douglas Kennedy,
Un enfant de Dieu, de Cormac McCarthy.

Il y a une semaine et quelques heures, nous apprenions que le prix Intramuros, à Cognac, avait été attribué au roman Taxi pour un ange, de Tony Cossu. Au terme des trois jours passés sur place, Eric Maneval, l'un des six finalistes, a promis de nous donner son regard sur cette expérience vécue avec les détenus de plusieurs établissements en Charente, avec les autres auteurs, avec les organisateurs de l'événement et avec le public. Promesse tenue, les commentaires de l'auteur sont lisibles sur le forum Noir bazar : ici

J'en profite pour signaler que le roman Retour à la nuit est désormais distribué par la librairie La renaissance, à Toulouse, et qu'il le sera très prochainement par une deuxième librairie à Lyon : Vivement dimanche. Je tiens à remercier ces deux nouveaux partenaires pour leur confiance. Je remercie également les deux complices précieux qui sont à l'origine de ces partenariats (ils se reconnaîtront).


Ci-dessus : graff-light réalisé par Kim, le vendredi 25 juin. Cliché : Malika.

mardi 15 juin 2010

Dans le sillage des Nuits noires d'Aubusson, l'été s'annonce très calme pour Ecorce. Aucune parution n'est envisagée ; ni recueil virtuel, ni roman. Quelques salons du livre sont néanmoins programmés sur la région Limousin, auxquels Ecorce se joindra : à Châtelus-Malvaleix (23) le 10 juillet, à Sornac (19) le 3 août et à Felletin (23) le 13 août.

Entre temps, au festival du roman policier de Cognac, le prix Intramuros aura été attribué à l'un des six finalistes. Le roman d'Eric Maneval, Retour à la nuit, est parmi eux. Le festival se déroule le week-end prochain, du 17 au 20 juin. Remise du prix le samedi 19, en présence des auteurs.

Tout ceci dans l'attente des résultats du prix marseillais du polar, en septembre, pour lequel Retour à la nuit est également sélectionné. Et d'ici là, il sera temps (enfin) de parler du deuxième roman de la collection noir d'Ecorce...

Cette période estivale devrait être propice à la lecture des manuscrits qui me sont parvenus, plus ou moins récemment, plus ou moins longs. J'ai pris beaucoup de retard à ce niveau-là, et je prie les auteurs de bien vouloir m'en excuser.
Un troisième Polychrome est aussi sur le feu, mais il va mijoter pendant tout l'été et une partie de l'automne. Nouveau recueil collectif et nouvelle formule pour la collection Arobase.

A très bientôt.

mardi 8 juin 2010

Des événements comme les Nuits noires passent à une vitesse inouïe. Des mois de préparation pour quelques heures d'action, réparties dans un programme concentré.

En premier lieu, rencontre avec les quelques 300 lycéens issus de cinq établissements : Bellac, Egletons, Bordeaux, Ussel et Aubusson : récolte des votes et des arguments de chacun autour de 8 tables rondes, afin de désigner le prix du polar lycéen 2010, parmi 4 romans noirs :

Lorraine connection, de Dominique Manotti
Les orpailleurs, de Thierry Jonquet
Passage du désir, de Dominique Sylvain
Meurtre pour mémoire, de Didier Daeninckx

A cette occasion, un recueil de textes courts voit le jour : Sur le bitume des mortels, écrits par les 30 élèves de la seconde 1 du lycée Eugène Jamot, à Aubusson ; atelier d'écriture dirigé depuis décembre 2009 par Cyril Herry (auteur et éditeur) et Cécile Maugis (professeur de lettres et organisatrice des Nuits noires).

Puis nouvel atelier d'écriture, les 3 et 4 juin, animé par Antonin Varenne, Jean-Hugues Oppel, Laurence Biberfeld et Cyril Herry, avec une centaine d'élèves. Expérience flash : vous avez cinq heures pour écrire un texte sur le thème : découverte d'un corps.

Des rencontres, encore, dans un amphithéâtre plein à craquer. Des questions, des réponses, des rires, de l'étonnement, des doutes. Et le résultat des votes tombe dans la foulée : Thierry Jonquet l'emporte de justesse, devant Didier Daeninckx.

Suivront des lectures en public par un groupe de lycéens, dans l'arrière-cour ensoleillée d'un petit troquet d'Aubusson, de chapitres tirés de romans de plusieurs auteurs présents, dont Maurice Attia et Gilles Del Pappas. Un avant-goût du lendemain, dans un autre endroit ensoleillé. Mais entre temps aura eu lieu la nuit noire, au crépuscule, dans une salle comble, en présence d'une centaine de personnes.

Sur le principe des Papous dans la tête (France culture), des sujets à contraintes ont été donnés aux huit auteurs invités. Jean-Bernard Pouy orchestrera la danse, soutenu par Cécile Maugis. Petit nouveau dans la liste des auteurs, Eric Maneval ouvrira le bal et racontera l'histoire d'un objet désuet, plus ou moins oublié ; son aventure.
Et n'allez pas imaginer que les auteurs se contentent de réciter des textes dans un silence religieux. N'allez pas croire que le public se tient d'un côté et les auteurs de l'autre – la nuit noire est un grand tout dans lequel tout peut arriver ; dans lequel on circule et où surviennent sans cesse des interférences, des imprévus, des échos en provenance du public, des auteurs. Une complexe combinaison d'énergies qui font de chaque nuit noire, depuis 4 ans, un événement différent.

On en ressort et on recueille les avis du public : on ne s'attendait pas à ça, on pensait que ce serait juste comme ci ou comme ça. Ou : vivement l'année prochaine. Ou : c'est une expérience à réaliser dans d'autres endroits, entre temps, et d'autres publics. Ou : ?

Samedi 5 juin, à la médiathèque de Felletin : interview croisée et débat animé par Jean-Bernard Pouy et Eric Maneval (au lendemain de la nuit qui a laissé des traces vives dans les esprits). Puis retour à Aubusson où des lectures publiques ont lieu sur une place dans les vieux quartiers de la ville. Accessoirement, on dédicace des romans.
Là encore, le public se trouve parmi les auteurs. Pas de séparation, et aucune règle n'est imposée. Chacun est en droit de s'accaparer un ouvrage et d'en lire un passage, tout comme un auteur peut choisir de livrer le contenu d'un de ses textes, comme ce fut le cas d'Antonin Varenne avec un extrait de son prochain roman, ou de Jean-Hugues Oppel et l'ouverture de French tabloïds.

Difficile, voire impossible de retranscrire l'événement.
Mais impossible de ne rien en dire.
Il a eu lieu.
Vivement 2011.


Jean-Bernard Pouy : lecture intégrale de Mes soixante huitres (photo : Malika)