dimanche 14 février 2010

Entre loup et chien, l'auteur ouvre les yeux. Il hésite un moment et scrute la lumière bleue qui force les volets, puis se lève. Peut-être qu'il prépare du café, ou bien du thé, qu'il accompagnera de tartines, ou d'autre chose, ou non, en écoutant la radio, ou pas.
Il sait qu'il va écrire, mais il ignore encore quoi. La veille, il a séché sur un chapitre, ou sur un paragraphe ; sur des faits, sur des gestes ; des mots qui ne venaient pas. Il va s'y replonger. Il sait ce qu'il va raconter, mais les mots ne viendront qu'au moment de les écrire. Là, c'est encore trop tôt. Il cogite sur l'idée, mais pas sur les mots qui la définiront.
Il regarde par la fenêtre.
Il est tôt. Il hésite. Il pourrait se recoucher, une heure ou deux, et se relever. Ou bien s'installer tout de suite devant l'écran et écrire. En fonction de sa décision, les mots qu'il utilisera seront naturellement différents. Les sentiments traduits aussi. Et le sens du récit ? Du cours de l'histoire ?
Il ne se recouche pas. Il se recouche. Il ne se recouche pas.
Dans les deux cas, des mots se perdent, mais d'autres viennent. Plus justes, ou pas.
On ne sait pas.


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